top of page

Les  pathologies du bois dans la construction

Un tour d'horizon des pathologies rencontrées le plus fréquemment sur la région Bretagne

Les champignons lignivores

L'habitat et plus généralement le bâti peut être le siège d'un développement d'agents biologiques, notamment de champignons lignivores, c'est-à-dire les champignons procédant d'une dégradation des éléments organiques constitutifs du bois et garants de sa cohésion structurelle. Tous ont un point commun: le besoin d'eau pour proliférer.

Les propriétaires d'un bâtiment dans lequel un champignon lignivore se développe devront tôt ou tard s'interroger quant à l'origine de l'humidité et à la bonne adéquation entre le bois et son environnement.

lenzite.jpg
Les pourritures brunes

Les champignons lignivores à pourriture brune partagent un processus de dégradation du bois d'œuvre: la décomposition de la cellulose et l'hémicellulose constitutives du bois. Les différentes espèces partagent en outre des différences de comportement. Pour les plus fréquemment rencontrés sur la région Bretagne:

Serpula Lacrymans , la tristement célèbre mérule pleureuse, se développe rapidement en s'appuyant sur un mycélium abondant capable d'adaptations morphologiques: cordons, syrrotes, voile de croissance, rhizomorphes. Elle trouve son confort de croissance dans des taux d'humidité du bois de l'ordre de 24% à 40% et sur une plage de température de 18° à 22°, ce qui explique sa prolifération dans l'habitat soumis à une présence d'humidité.

Coniophora Puteana, le coniophore des caves, procède d'un comportement similaire, bien que sensiblement moins invasif. Il tendra à s'installer dans un milieu plus humide, lorsque le bois est porteur d'un taux d'humidité de l'ordre de 40% à 50%.

Gleophyllum Sepiarium, le lenzite des clôtures. Champignon plus discrets que la mérule et le coniophore, le lenzite se distingue par sa capacité à se développer à la lumière du jour, de sorte qu'il s'installera aisément sur les bardages mal drainés, les terrasses, les piquets, les pergolas ou parfois menuiseries

Les pourritures blanches

Les pourritures blanches diffèrent des pourritures brunes par la couleur claire prise par le bois après l'action biologique du champignon. Le bois blanchit et présente un état de défibrillation caractéristique et conséquence de la décomposition de la lignine qui constitue le squelette des fibres.

Donkioporia Expansa, le polypore des caves, est une espèce rencontrée fréquemment dans les maisons. Toute aussi destructrice que la mérule ou le coniophore, elle se développe dans les bois de feuillus présentant un taux d'humidité supérieur à 30-35%.

Les Coprinus Domesticus (coprin domestique) et Pleurotus Ostreanus (pleurote) sont certes les cousins de champignons appréciés des amateurs de poêlée automnale, mais également des agents biologiques de dégradation des bois soumis à un taux d'humidité important, supérieur à 40%

Les insectes à larve xylophage (ILX) et insectes nidificateurs

L'humidité du bois ou bien la présence, même invisible, d'un champignon en phase végétative peuvent également constituer le terreau du développement des larves de certains insectes ou bien de nid ou d'habitat à des insectes adultes.

 

 

Lorsqu'ils atteigne l'âge adulte, les ILX quittent leur berceau en laissant derrière eux un trous d'envol circulaire de diamètre variant selon l'espèce et des galeries contenant les vermoulures du bois, leurs déjections. A l'instar des champignons, un surplus d'humidité est généralement à l'origine de leur présence.

Les vrillettes (Xestobium Rufovillosum, Anobium Punctatum ou Nicobium Castaneum) colonisent les bois dans leur forme larvaire selon des cycles biologiques de 1 à 5 ans (selon l'espèce) et y creusent des galeries qui affaiblissent le bois lorsqu'elles deviennent trop nombreuses.

Les bostryches (Lyctus sp.) se développent dans l'aubier des bois de feuillus sur des cycles biologiques courts, de l'ordre de 1 an.

Le capricorne des maison (Hylotrupes Bajulus), comme son cousin au sud de la Loire l'hespérophane, est une espèce d'insecte longicorne (Cerambydae). Les deux se distinguent cependant, car vous ne trouverez les trous d'envol de forme ovale du capricorne que dans les bois de résineux, là où l'hespérophane se développe dans les bois de feuillus.

Une humidité importante peut également présider au développement d'une colonie de fourmis du bois ou à la nidification des abeilles charpentières (Xylocopa sp.)

vermoulure.jpg
bottom of page